vendredi 22 avril 2011

Tribulations d'un merle icaunais au sortir du nid

Voyez-vous ce nid ?






Quatre petits merles s'y blottissaient encore hier, bien au chaud et en sécurité. Leur maman (ou leur papa ?) allait et venait pour les nourrir, après une chasse fructueuse aux vers de terre dans la carrière.

Ce matin, ils étaient tous partis. Tous ? Non, il en restait encore un qui résistait à l'appel de la liberté.







Son calvaire ne faisait que commencer. Niark.

A l'approche d'enfants surexcités, hurlant et gesticulant, ce passereau apeuré se jeta dans le vide et, quarante centimètres plus bas, se mit à courir sur ses frêles brindilles de pattes, piaillant et secouant frénétiquement ses bras encombrants et plein de plumes dont il se demandait à quoi ils pouvaient bien lui servir.

Heureusement, j'étais là. Je le pris délicatement dans mes mains protectrices et le remis dans son petit nid au fond duquel il se terra de terreur.

Sur ces entrefaits, petit-déjeuner, à trois mètres du nid. J'entendais le merle appeler timidement ses parents. Sa maman (ou son papa) finit par l'entendre et entama une manoeuvre d'approche discrète, presque à l'abri des regards d'humains. Le petit, rassuré par la présence de sa génitrice (ou géniteur), s'enhardit et sauta à nouveau de son havre de paix.

Grave erreur stratégique ; c'était ignorer un ennemi bien plus féroce et dangereux que les enfants. Fili.

Scrutant ce petit être chétif et sans défense, incapable d'opposer une quelconque défense, le molosse vit remonter ses gènes de chasseur, grogna, aboya et fonça, les yeux injectés de sang, la bave aux babines!

La course poursuite qui s'ensuivit fut d'une violence inouïe. L'oisillon filait à perdre haleine le long d'une ligne droite qui traversait la carrière d'un bout à l'autre et finissait sous un tas de bois. Le chien aboyait, reniflait et pourchassait sa proie, sans jamais l'approcher à moins de deux centimètres (on ne sait jamais, on n'est jamais trop prudent).

Le jeune merle finalement atteint sans encombre son bunker et jura qu'on ne l'y reprendrait plus. Et Fili s'en retourna, fier de sa chasse palpitante, à l'affût de nouvelles aventures campagnardes.



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